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Le paresseux : un animal heureux au Panama

Avec sa bonne bouille tout sourire, presque toujours la tête à l’envers, le paresseux parcourt 2 mètres à la minute

En bref : Ce n’est pas l’emblème du Panama, et pourtant, il s’observe partout dans le pays (ou presque). De Panama City à Bocas del Toro, soyez vigilant ! Vous devriez pouvoir le remarquer rapidement.


Le paresseux est un mammifère arboricole très présent au Panama. Doté de longues griffes, il passe 90% de son temps dans les grands arbres à manger la verdure qui l’entoure. Avec son joli museau et sa tête qui semble sourire en permanence, peu farouche, vous pourrez le voir dans toute l’Amérique centrale, plus particulièrement au Panama et au Costa Rica. Il n’est pas de nature paresseuse, il est juste lent, très très lent ! Lent à se déplacer, à manger, à digérer. L’accouplement et les naissances se font aussi dans la canopée de la forêt tropicale.

Ses prédateurs principaux sont l’aigle harpie (l’emblème du Panama) et le jaguar, sans oublier la déforestation de plus en plus inquiétante surtout en Amérique du Sud.

Il fait partie des espèces animales peu étudiées par les biologistes. Des courageux ont tout de même investi son habitat naturel pour observer ces petits mammifères surprenants.


Le monde à l’envers


Le paresseux est un petit animal mesurant entre 45 et 80 cm et ne pesant pas plus de 4,5 kg. Exclusivement arboricole, il vit dans les forêts tropicales et zones humides du Honduras jusqu’au nord de l’Argentine.

Réputé pour être l’animal le plus lent des mammifères, le paresseux fait des pointes à 0,1 km/h, soit environ 2 mètres en une minute. 90% de son temps, il le passe la tête en bas. Grâce à ses grands ongles, il passe d’arbre en arbre pour trouver les bourgeons et les feuillages qui composent son alimentation. Il passe 10 heures à dormir alors qu’en captivité, il dort entre 15 et 20 heures.

L’accouplement dure deux jours mais une seule fois par an. La femelle vivra 6 mois de gestation pour donner naissance à un unique petit. Sa durée de vie est de 12 ans.



Des caractéristiques exceptionnelles


Son régime alimentaire est presque uniquement végétal, cela implique un métabolisme qui mettra près de 30 jours à digérer quelques petites feuilles. Bien que classé dans les herbivores, le paresseux se laisse occasionnellement sustenté par des insectes. L’évacuation est adaptée à son rythme de vie. Il ne descendra au sol qu’une fois par semaine pour faire ses besoins.

Le paresseux est le seul mammifère doté d’une vertèbre supplémentaire (xénatrole) dans le cou, qui lui permet de tourner la tête à 270° donc de voir à 360° afin de repérer son repas et d’éventuels prédateurs. Voir derrière lui, quel humain n’en rêverait pas ? 

Herbivore, la bouche du paresseux est équipée de 18 molaires. Une dentition sans incisives ni canines. Le paresseux ne boit pas. Jamais ! Il s’hydrate par l’humidité contenue dans la végétation qu’il absorbe.

Le paresseux n’a pas d’oreilles ni de queue. Enfin si ! Tellement minuscules et cachées sous sa fourrure que l’on ne les remarque pas.

Ses grands ongles au bout de ses longs bras le gênent dans ses virées au sol. Ce moment en fait une proie facile pour l’aigle harpie et le jaguar (prédateurs présents principalement dans le Darién). En revanche, il nage très vite et est capable de retenir sa respiration pendant une quinzaine de minutes.


La famille et les ancêtres du paresseux


Il fait partie de la grande famille des xénarthres comme l’écureuil, le lémurien, le koala et le panda.

La paléontologie prétend qu’il est apparu il y a 60 millions d'années (au Paléocène, ça fait un bail !) en Amérique du Sud, en cela il est considéré comme l’un des mammifères les plus anciens du monde. Il y a 10 millions d’années, des espèces sont remontées vers le nord jusqu’au sud du Mexique.

Répartis en plusieurs familles, ces ancêtres étaient bien différents. Le mégathérium, par exemple, mesurait près de 6 mètres et devait peser plus de 3 tonnes. Plus proche de nous, on retrouve la trace de plusieurs espèces d’environ 50 à 70 kg aux Antilles. Apparemment disparues de nos jours.

Ce dont on est plus sûr (ou pas), c’est que la plupart des espèces ont survécu jusqu’à l’arrivée des Européens. Il ne resterait aujourd’hui que 2 espèces de paresseux à 2 griffes (Choloepus) et 3 espèces de paresseux à 3 griffes (Bradypodidae) dont le Bradypus variegatus, notre ami panaméen. 


Recommandations


N’essayez pas la sieste dans cette position, l’être humain n’est pas fait pour ça. Le paresseux a un squelette et une morphologie uniques l’y autorisant. Ses organes internes sont attachés à la cage thoracique pour qu’ils ne compriment pas les poumons et ne l’étouffent pas.

Doux et solitaire, le paresseux se laisserait facilement attraper. Même si les Indiens le capturent pour en faire un petit animal familier, ce n’est pas la meilleure idée à avoir. Pour sa préservation, faites le moins de bruit possible et ne le caressez pas, il n’aime pas ça. Un gros stress le rend vite malade. Les selfies joue à joue sont une torture pour eux, pensez-y.

Le pelage dense du paresseux est un bon camouflage dans la forêt. C’est aussi un lieu de vie de parasites et d’insectes comme des papillons, des coléoptères et des acariens. Il laisse s’y installer aussi des algues, ce qui lui confère parfois un pelage aux reflets bleu-vert. Des études scientifiques ont montré que le paresseux est également un réservoir à virus (leishmaniose essentiellement), tout en restant porteur sain. Les femmes enceintes et personnes fragiles l’admireront donc de loin.


Bon à savoir
Calme et léthargique, le paresseux accepte la présence de l’homme s’il respecte son milieu naturel et son mode de vie. Le Réseau Solidaire ToutPanama met un point d’honneur à respecter ce petit animal vulnérable. 

N’hésitez pas à venir nous rencontrer pour partager nos petits secrets. Connaître les bons endroits, les bons guides qui sauront vous emmener vivre une expérience inoubliable avec ce petit animal dans un esprit de protection de la nature.