Les San Blas : géographie, histoire et culture
Quelques points pour en apprendre plus sur son histoire, son peuple et sa situation géographique.
En bref : Les San Blas, territoire autonome géré par la communauté indigène des Gunas. Une culture unique, des traditions conservées, un artisanat coloré, un dialecte propre, les San Blas appelé comarca Guna Yala ne se résument pas seulement à un archipel.
Petit paradis des Caraïbes composé d’environ 370 îles, il attire aujourd’hui de plus en plus les voyageurs du monde entier. Pour cause, la majorité de ses îles sont peuplées de plages de sable blanc, de palmiers, le tout entouré d’eau turquoise.
Ambiance tropicale autochtone garantie !
« Fermez les yeux un instant, et imaginez la carte postale paradisiaque classique avec son îlot, ses quelques palmiers en guise de végétation, son sable fin et blanc, sa mer aux eaux cristallines et ses récifs coralliens : voici, pour imager, à quoi ressemble l’archipel de San Blas. »
Mais les San Blas, ce n’est pas que ça, c’est avant tout une population indigène autonome et une culture !
L’archipel des San Blas fait rêver de nombreux voyageurs. Situé au large de la côte caribéenne de l’isthme de Panama, voisin de la sauvage province du Darién et de la Colombie, se trouve ce petit joyau, un des mieux conservés d’Amérique centrale.
Le territoire Guna Yala compte pas moins de 350 kilomètres de côtes et environ 2 300 kilomètres carrés sur lesquelles se dresse 370 îles de toutes tailles. A peine 50 sont habitées, le reste des îles est totalement vierge. El Porvenir est considérée comme la capitale de la région.
Bénéficiant d’un microclimat, très changeant entre les montagnes et les îles au large, les averses comme le soleil se partagent le ciel toute l’année. Certains mois sont plus appréciables que d’autres pour venir découvrir cette région du Panama. Changeant rapidement, on peut quand même y aller toute l’année !
Il faut remonter 500 ans en arrière. A cette époque, les Gunas vivaient dans la région du Darién, au sein même de la jungle entre le Panama et la Colombie. Les conditions de vie très difficiles dans cette végétation très dense et la cohabitation avec d’autres communautés compliquées les ont décidés à se déplacer au nord-ouest du Panama.
C’est dans les années 1650-1750 que les Espagnoles qui occupaient majoritairement la région ont donné le non à cette partie du globe : Guna Yala, que l’on traduira comme « Terre Guna ». A partir des années 1800, le peuple indigène commencera à construire et s’installer sur ces îles tant courues aujourd’hui.
Au début du XXe siècle, plus exactement en novembre 1903, lorsque le Panama est devenu indépendant de la République de Colombie, que les Gunas ont commencé à se révolter contre le gouvernement panaméen et ont obtenu en 1925 leur autonomie exclusive (ou presque) dans la gestion de la « comarca » Kuna Yala ou Guna Yala ainsi que l’administration de ce territoire partagé entre ces nombreuses îles et la bande côtière. Ils préserveront, et préservent encore aujourd’hui, au maximum leurs terres et leur culture de l’extérieure.
A partir des années 1940, le territoire autochtone des San Blas a commencé à ouvrir ses frontières. Le tourisme commencera alors à naître et s’intensifiera des dizaines d’années plus tard tout en préservant leurs traditions et la nature qu’ils possèdent.
Méconnue, mal connue et finalement assez secrète, la culture Kuna reste très présente dans chaque famille encore aujourd’hui qui essaye tant bien que mal de garder ses coutumes.
Bien que la majorité du peuple kuna parle l’espagnol (les écoles locales sont bilingues), ils ont bien leur propre langue « dulegaya » (aujourd’hui, et grâce au tourisme, certains parlent l’anglais).
Le premier point que vous remarquerez rapidement un peu partout : le mot « Kuna » avec K ou avec G. Savez-vous pourquoi ?
La raison est assez simple : dans le dictionnaire du dialecte Guna, la lettre K n’existe pas.
Les ancêtres ne prononcent pas de mot fort dans leur prononciation. Le son [K] et la lettre « K » sont donc remplacés par le son [G] et de ce fait par la lettre « G ».
Au cœur du village siège le « congreso Guna Yala », une salle de conseil immense qui accueille plusieurs fois par semaine la communauté. Réunis autour des « sailas » (référents et sages du village), ils y seront récités des chants traditionnels et des appels à la mémoire commune. De même, ce congrès permet de régler les différends ou d’évoquer les enjeux actuels comme « Comment gérer le tourisme de masse en limitant ses impacts négatifs ? » ou encore « Comment faire face à la montée des eaux ? », un réel problème pour les îles San Blas.
Le réchauffement climatique est un sujet qui touche directement l’archipel. En janvier 2020, plusieurs îles se sont retrouvées sous les eaux, obligeant certaines familles à y laisser leurs terres. C’est une des raisons pour lesquelles le nombre exact d’îles et d’îlots au sein de l’archipel varie chaque année
En termes d’organisation, les indiens Guna sont organisés traditionnellement en sociétés matriarcales. Au quotidien, les tâches sont bien définies et le rôle de la femme est très important au sein de la communauté. Les femmes, habillées de manière traditionnelle, sont à la gestion des îles. Quant aux hommes, ils se dédient aux tâches plus physiques comme la pêche, la chasse ou encore l’entretien des îles.
Vous apercevrez au cours de votre séjour au Panama et sur les San Blas des femmes confectionnant de l’artisanat kuna : bracelets traditionnels de cheville et principalement des molas. Il sera possible d’en acheter sur Panama City ou bien lors de votre séjour sur ces îles. Bien sûr, ce sont les femmes les plus âgées qui entretiennent et perpétuent le plus cette tradition, les plus jeunes pensent à d’autres occupations. Arriveront-ils à conserver cet héritage des anciens ?
Les molas sont de célèbres broderies traditionnelles inspirées de motifs tous aussi variés les uns que les autres. Vous les retrouverez d’ailleurs dans de nombreux musées ethnographiques du monde entier. Profitez de votre séjour au Panama pour vous rendre au musée du mola situé dans le Casco Viejo pour en apprendre davantage.
Depuis quelques années, l’archipel de San Blas a subi un développement radical.
Bien que la communauté fasse tout pour préserver ses terres et traditions, l’ouverture au tourisme est également la bienvenue, une manne financière non négligeable pour toutes ces familles.
Il est compréhensible de ne pas vouloir tourner le dos à une demande croissante pour découvrir ces magnifiques plages, pratiquer le snorkeling sur les différents spots ou encore faire du farniente sous les cocotiers en sirotant une noix de coco.
Aujourd’hui, une route asphaltée permet de rejoindre en voiture les principaux ports d’attache pour partir à la découverte des îles. Soyons clairs : cette route, ce sont des montagnes russes pendant une bonne heure, et les nids de poules y sont fréquents. Ne vous aventurez pas dans ce type de conduite si vous n’en avez pas l’habitude au risque de gâcher votre expérience.
Chaque jour, des dizaines de 4x4 partent de Panama City pour vous faciliter le voyage. Des dizaines d’agences vous proposerons des tours. Privilégiez toutefois un tourisme solidaire pour supporter les Kunas.
Les excursions sur ces îlots se sont modernisées et sont plutôt bien rodées. Les indiens Guna ont substitué la pirogue en bois et à voile pour des « lanchas » (petits bateaux à moteur d’une quinzaine de places).
Pour le logement, ne cherchez pas d’hôtel ni de resort. Sur les San Blas, les cabanes traditionnelles (huttes en bois) sont de rigueur, mais différentes gammes sont proposées (n’y allez toutefois pas pour le grand confort et service…).
Quant aux repas, ils sont généralement inclus « pension complète », principalement issus de la pêche (poissons, poulpes et langoustes son régulièrement au menu).
Retrouvez toutes les informations et détails pour préparer et organiser votre découverte des îles San Blas en suivant les conseils du Réseau Solidaire ToutPanama.
Petit paradis des Caraïbes composé d’environ 370 îles, il attire aujourd’hui de plus en plus les voyageurs du monde entier. Pour cause, la majorité de ses îles sont peuplées de plages de sable blanc, de palmiers, le tout entouré d’eau turquoise.
Ambiance tropicale autochtone garantie !
« Fermez les yeux un instant, et imaginez la carte postale paradisiaque classique avec son îlot, ses quelques palmiers en guise de végétation, son sable fin et blanc, sa mer aux eaux cristallines et ses récifs coralliens : voici, pour imager, à quoi ressemble l’archipel de San Blas. »
Mais les San Blas, ce n’est pas que ça, c’est avant tout une population indigène autonome et une culture !
Situation géographique et climat
L’archipel des San Blas fait rêver de nombreux voyageurs. Situé au large de la côte caribéenne de l’isthme de Panama, voisin de la sauvage province du Darién et de la Colombie, se trouve ce petit joyau, un des mieux conservés d’Amérique centrale.
Le territoire Guna Yala compte pas moins de 350 kilomètres de côtes et environ 2 300 kilomètres carrés sur lesquelles se dresse 370 îles de toutes tailles. A peine 50 sont habitées, le reste des îles est totalement vierge. El Porvenir est considérée comme la capitale de la région.
Bénéficiant d’un microclimat, très changeant entre les montagnes et les îles au large, les averses comme le soleil se partagent le ciel toute l’année. Certains mois sont plus appréciables que d’autres pour venir découvrir cette région du Panama. Changeant rapidement, on peut quand même y aller toute l’année !
Son histoire
Il faut remonter 500 ans en arrière. A cette époque, les Gunas vivaient dans la région du Darién, au sein même de la jungle entre le Panama et la Colombie. Les conditions de vie très difficiles dans cette végétation très dense et la cohabitation avec d’autres communautés compliquées les ont décidés à se déplacer au nord-ouest du Panama.
C’est dans les années 1650-1750 que les Espagnoles qui occupaient majoritairement la région ont donné le non à cette partie du globe : Guna Yala, que l’on traduira comme « Terre Guna ». A partir des années 1800, le peuple indigène commencera à construire et s’installer sur ces îles tant courues aujourd’hui.
Au début du XXe siècle, plus exactement en novembre 1903, lorsque le Panama est devenu indépendant de la République de Colombie, que les Gunas ont commencé à se révolter contre le gouvernement panaméen et ont obtenu en 1925 leur autonomie exclusive (ou presque) dans la gestion de la « comarca » Kuna Yala ou Guna Yala ainsi que l’administration de ce territoire partagé entre ces nombreuses îles et la bande côtière. Ils préserveront, et préservent encore aujourd’hui, au maximum leurs terres et leur culture de l’extérieure.
A partir des années 1940, le territoire autochtone des San Blas a commencé à ouvrir ses frontières. Le tourisme commencera alors à naître et s’intensifiera des dizaines d’années plus tard tout en préservant leurs traditions et la nature qu’ils possèdent.
La culture de la Terre des Guna - Guna Yala ou Kuna Yala
Méconnue, mal connue et finalement assez secrète, la culture Kuna reste très présente dans chaque famille encore aujourd’hui qui essaye tant bien que mal de garder ses coutumes.
Les Kunas possèdent-ils leur propre dialecte ?
Bien que la majorité du peuple kuna parle l’espagnol (les écoles locales sont bilingues), ils ont bien leur propre langue « dulegaya » (aujourd’hui, et grâce au tourisme, certains parlent l’anglais).
Le premier point que vous remarquerez rapidement un peu partout : le mot « Kuna » avec K ou avec G. Savez-vous pourquoi ?
La raison est assez simple : dans le dictionnaire du dialecte Guna, la lettre K n’existe pas.
Les ancêtres ne prononcent pas de mot fort dans leur prononciation. Le son [K] et la lettre « K » sont donc remplacés par le son [G] et de ce fait par la lettre « G ».
Quelques mots basiques pour votre voyage
Bonjour = Na
Ok = Nued gudii o
Oui/Non = Elle/Suli
Amis = Anai
Merci = Dot Nued
Ok = Nued gudii o
Oui/Non = Elle/Suli
Amis = Anai
Merci = Dot Nued
Gouvernement et hiérarchie
Au cœur du village siège le « congreso Guna Yala », une salle de conseil immense qui accueille plusieurs fois par semaine la communauté. Réunis autour des « sailas » (référents et sages du village), ils y seront récités des chants traditionnels et des appels à la mémoire commune. De même, ce congrès permet de régler les différends ou d’évoquer les enjeux actuels comme « Comment gérer le tourisme de masse en limitant ses impacts négatifs ? » ou encore « Comment faire face à la montée des eaux ? », un réel problème pour les îles San Blas.
Le réchauffement climatique est un sujet qui touche directement l’archipel. En janvier 2020, plusieurs îles se sont retrouvées sous les eaux, obligeant certaines familles à y laisser leurs terres. C’est une des raisons pour lesquelles le nombre exact d’îles et d’îlots au sein de l’archipel varie chaque année
En termes d’organisation, les indiens Guna sont organisés traditionnellement en sociétés matriarcales. Au quotidien, les tâches sont bien définies et le rôle de la femme est très important au sein de la communauté. Les femmes, habillées de manière traditionnelle, sont à la gestion des îles. Quant aux hommes, ils se dédient aux tâches plus physiques comme la pêche, la chasse ou encore l’entretien des îles.
Les « molas »
Vous apercevrez au cours de votre séjour au Panama et sur les San Blas des femmes confectionnant de l’artisanat kuna : bracelets traditionnels de cheville et principalement des molas. Il sera possible d’en acheter sur Panama City ou bien lors de votre séjour sur ces îles. Bien sûr, ce sont les femmes les plus âgées qui entretiennent et perpétuent le plus cette tradition, les plus jeunes pensent à d’autres occupations. Arriveront-ils à conserver cet héritage des anciens ?
Les molas sont de célèbres broderies traditionnelles inspirées de motifs tous aussi variés les uns que les autres. Vous les retrouverez d’ailleurs dans de nombreux musées ethnographiques du monde entier. Profitez de votre séjour au Panama pour vous rendre au musée du mola situé dans le Casco Viejo pour en apprendre davantage.
Découvrir les San Blas
Depuis quelques années, l’archipel de San Blas a subi un développement radical.
Bien que la communauté fasse tout pour préserver ses terres et traditions, l’ouverture au tourisme est également la bienvenue, une manne financière non négligeable pour toutes ces familles.
Il est compréhensible de ne pas vouloir tourner le dos à une demande croissante pour découvrir ces magnifiques plages, pratiquer le snorkeling sur les différents spots ou encore faire du farniente sous les cocotiers en sirotant une noix de coco.
Aujourd’hui, une route asphaltée permet de rejoindre en voiture les principaux ports d’attache pour partir à la découverte des îles. Soyons clairs : cette route, ce sont des montagnes russes pendant une bonne heure, et les nids de poules y sont fréquents. Ne vous aventurez pas dans ce type de conduite si vous n’en avez pas l’habitude au risque de gâcher votre expérience.
Chaque jour, des dizaines de 4x4 partent de Panama City pour vous faciliter le voyage. Des dizaines d’agences vous proposerons des tours. Privilégiez toutefois un tourisme solidaire pour supporter les Kunas.
Les excursions sur ces îlots se sont modernisées et sont plutôt bien rodées. Les indiens Guna ont substitué la pirogue en bois et à voile pour des « lanchas » (petits bateaux à moteur d’une quinzaine de places).
Pour le logement, ne cherchez pas d’hôtel ni de resort. Sur les San Blas, les cabanes traditionnelles (huttes en bois) sont de rigueur, mais différentes gammes sont proposées (n’y allez toutefois pas pour le grand confort et service…).
Quant aux repas, ils sont généralement inclus « pension complète », principalement issus de la pêche (poissons, poulpes et langoustes son régulièrement au menu).
Retrouvez toutes les informations et détails pour préparer et organiser votre découverte des îles San Blas en suivant les conseils du Réseau Solidaire ToutPanama.