Henry Morgan : retour sur le pillage historique de Panama
Son attaque de Panama en 1671 est un fait historique provoquant des milliers de morts. Revivez cette bataille marquante.
En bref : Pirate gallois de la mer des Caraïbes qui a attaqué Portobelo puis dévasté Panamá Viejo en 1671, mort en Jamaïque où il est aujourd'hui distribué un rhum à son effigie.
Responsable de la mise à sac de la ville de Panama au XVIIe siècle, Henry Morgan est devenu une figure célèbre de la piraterie dans les eaux des Caraïbes, considéré comme le plus grand des boucaniers. Durant votre voyage au Panama, prenez le temps de comprendre les impressionnantes ruines de l’ancienne ville de Panama, Panamá Viejo, et les vestiges de ce site archéologique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Découvrez également l’héritage laissé par le pillage de Portobelo commandé par ce même homme.
Originaire du Pays de Galles, Henry Morgan est l’un des corsaires et capitaines de piraterie les plus craints de la zone des Caraïbes. Vous allez vite comprendre pourquoi. Il est notamment connu pour l’une des ses expéditions dans les Caraïbes : la bataille de Mata Asnillos, que l’on appelle aussi « sac de Panama », dont il sortira vainqueur.
Le capitaine gallois a participé à plusieurs des nombreuses attaques anglaises contre des forteresses espagnoles dans les Caraïbes. Henry Morgan avait en effet obtenu l’autorisation du gouvernement britannique à piller des navires, enclaves et villes hispaniques. Ceci a été rendu possible depuis la conquête de la Jamaïque par le Protectorate en 1655, devenue le point de départ des corsaires prêts à attaquer les intérêts espagnols. Les attaques du plus célèbre d’entre-eux se sont concentrées dans les années 1668-1671, notamment à Portobelo, Maracaibo et Panama.
Sa personnalité reste controversée aujourd’hui en raison de la violence en groupe armé lors d’expéditions de brigandage. Les pirates et corsaires n’avaient effectivement pas les scrupules des militaires qui combattaient pour la défense de leur pays. L’un des gestes les plus critiqués de la carrière de Morgan reste l’utilisation des femmes, vieillards et religieuses comme boucliers humains pour mettre en place les échelles d’assaut.
Il faut savoir qu’avant de s’attaquer à la ville de Panama en janvier 1671, le capitaine Henry Morgan s’en était déjà pris au pays lorsque ses corsaires ont débarqué à Portobelo pour dévaster la ville en 1668. La raison de cette invasion : un plan espagnol qui viserait la Jamaïque. Ce prétexte amena donc Henry Morgan à se diriger vers le point le plus renforcé de l’Empire espagnol. Située non loin de ce qui est aujourd’hui Panama City, Portobelo était pourtant protégée par plusieurs forteresses. Ce qui n’a pas empêché les centaines de boucaniers dirigés par Henry Morgan de lancer une attaque nocturne surprise.
Résultat : ils avaient pris le premier des forts pendant que le second était sur le point de tomber entre leurs mains. Le gouverneur du Panama à l’époque proposa alors aux assaillants de partir en échange d’une lourde rançon. Cette première action audacieuse du pirate gallois fera partie des moments forts de sa carrière de piraterie.
Tout semblait coïncider avec une prise de Panama au regard des nombreux métaux découverts dans des mines du Pérou qui avaient été envoyés au Panama, une des villes les plus riches et les plus prospères des Amériques, attirant alors la convoitise des pirates. De cette manière, la région était très bien gardée et fortifiée contre les éventuelles attaques de pirates – jusqu’à ce que les troupes du boucanier Morgan, regroupant pas moins de 1 200 flibustiers, ne débarquent à Panama avec une très grande capacité d’armement. Heureusement, le gouverneur espagnol avait bien anticipé la chose en chargeant tout l’or et l’argent sur des navires à destination de l’Espagne.
Pour sa nouvelle invasion en 1671 au Panama et comme à son habitude, le Gallois Henry Morgan recrutait facilement des centaines de pirates grâce à sa réputation de corsaire prospère. L’Histoire nous indique que Morgan est venu à Panamá Viejo pour la piller, mais il semblerait que cela n’ait pas été l’objectif principal de l’expédition. « Le pillage n’était pas le but, il faisait partie du scénario possible mais ce n’était pas l’objectif », indique l’enquêteur Vladimir Berrío-Lemm. Selon lui, les instructions données aux corsaires avaient pour but de prendre les villes en possession des Espagnols pour y faire régner l’autorité du roi d’Angleterre. Les ordres donnés aux capitaines comme Morgan étaient clairs mais leur donnaient également la liberté de ne pas les suivre, ce que Henry Morgan fit en attaquant le Panama.
En reálité, il avait pour ordre de conquérir Santiago à Cuba après avoir quitté l’île de la Tortue, l’une des colonies françaises. Il décida alors de changer de destination et mettre les voiles vers le Panama où le butin serait le plus avantageux. Il aurait déclaré : « Les instructions que j’avais n’incluaient pas Panama ».
Les pirates étaient autorisés à faire un pillage dit « contrôlé » en forçant les habitants à remettre aux corsaires toutes leurs richesses après la prise de la ville. D’après Berrío-Lemm, « l’ordre était de ne pas briser les choses ». C’était pourtant sans compter sur l’excès de cruauté de Henry Morgan pour que la ville se retrouve mise à sac et la population traumatisée.
Après avoir pris le contrôle de la ville, un incendie dévastateur s’est déclaré. Il aurait été ordonné par le gouverneur espagnol Juan Pérez de Guzmán afin d’empêcher le pillage total par les Anglais, préférant « perdre une ville, plutôt que de perdre l’empire ». Par conséquent, Panamá Viejo s’est retrouvé réduit en cendres. Raison pour laquelle la capitale a dû être reconstruite sur un nouveau site après le départ des pirates.
Comme nous l’apprend le passionnant livre Pirates of America du pirate français Alexandre Exquemelin, principale source sur la piraterie dans les Caraïbes au XVIIe siècle, l’expédition de Morgan au Panama illustre bien la recherche obsessionnelle du butin par les pirates. Et ce, même sous les cendres de la ville, ne cessant jamais de trouver des bijoux cachés par les Espagnols. D’ailleurs, au cours de la bataille, des cas de torture auraient existé afin de faire avouer aux capturés où se trouvaient leurs trésors. Ceci se serait également produit à Portobelo les jours qui suivirent le saccage complet de la ville.
L’événement historique du « sac de Panama » (bataille de Mata Asnillos), qui aura duré trois semaines, entre janvier et février 1671, et opposé les pirates commandés par Henry Morgan aux troupes espagnoles de la ville de Panama, se termina avec la victoire des pirates. Ils auraient emporté un butin estimé à plus de 100 000 livres sterling. Toutes ces richesses récoltées par les pirates seront réparties entre la Couronne anglaise, le chef de l’expédition et les hommes. Une attaque, ou plutôt une chasse au trésor, qui aura coûté la vie à 600 hommes de l’Empire espagnol en plus du pillage de Panamá Viejo, devenue aujourd’hui la partie restante de la vieille ville de Panama City.
Après l’attaque de Panama, Henry Morgan décida de retourner en Jamaïque. Selon Berrío-Lemm, le flibustier gallois aurait renoncé à occuper la ville compte tenu de sa destruction totale. Il aurait même, avant de repartir, ordonné de finir le pillage de la ville pour payer l’expédition. Jugé en Angleterre où il est accueilli comme un héros, il est acquitté des accusations portées contre lui. Il est même récompensé en devenant gouverneur de la Jamaïque où il passera le reste de sa vie à lutter contre... la piraterie !
La vieille ville de Panama, Panamá Viejo, qui avait été fondée au nom de la Couronne espagnole en 1519, est devenue un site archéologique où l’on observe l’héritage laissé par ces violentes attaques de pirates. Un lieu notamment inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997 et regorgeant d’histoire.
Après le pillage de Panamá Viejo et l’incendie qui y suivit, les Espagnols prirent la décision de déplacer la ville dans une zone davantage protégée qui deviendra plus tard la ville actuelle de Panama City.
Parmi les lieux à visiter pour retracer l’histoire de l’attaque de Panama, vous pouvez très bien vous rendre à la tour de la cathédrale, d’une hauteur de 30 mètres, située en face de la Plaza Mayor. Vous trouverez également des vestiges de monuments religieux. Le musée du canal interocéanique situé dans le Casco Viejo vous expliquera, en plus de la construction du Canal de Panama, l’histoire de la piraterie au Panama (audioguide disponible en français). Un musée que nous recommandons aux voyageurs du Réseau Solidaire ToutPanama.
Responsable de la mise à sac de la ville de Panama au XVIIe siècle, Henry Morgan est devenu une figure célèbre de la piraterie dans les eaux des Caraïbes, considéré comme le plus grand des boucaniers. Durant votre voyage au Panama, prenez le temps de comprendre les impressionnantes ruines de l’ancienne ville de Panama, Panamá Viejo, et les vestiges de ce site archéologique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Découvrez également l’héritage laissé par le pillage de Portobelo commandé par ce même homme.
Qui est Henry Morgan ?
Originaire du Pays de Galles, Henry Morgan est l’un des corsaires et capitaines de piraterie les plus craints de la zone des Caraïbes. Vous allez vite comprendre pourquoi. Il est notamment connu pour l’une des ses expéditions dans les Caraïbes : la bataille de Mata Asnillos, que l’on appelle aussi « sac de Panama », dont il sortira vainqueur.
Le capitaine gallois a participé à plusieurs des nombreuses attaques anglaises contre des forteresses espagnoles dans les Caraïbes. Henry Morgan avait en effet obtenu l’autorisation du gouvernement britannique à piller des navires, enclaves et villes hispaniques. Ceci a été rendu possible depuis la conquête de la Jamaïque par le Protectorate en 1655, devenue le point de départ des corsaires prêts à attaquer les intérêts espagnols. Les attaques du plus célèbre d’entre-eux se sont concentrées dans les années 1668-1671, notamment à Portobelo, Maracaibo et Panama.
Sa personnalité reste controversée aujourd’hui en raison de la violence en groupe armé lors d’expéditions de brigandage. Les pirates et corsaires n’avaient effectivement pas les scrupules des militaires qui combattaient pour la défense de leur pays. L’un des gestes les plus critiqués de la carrière de Morgan reste l’utilisation des femmes, vieillards et religieuses comme boucliers humains pour mettre en place les échelles d’assaut.
Henry Morgan et le Panama : des expéditions historiques dans les Caraïbes
Portobelo : la première attaque du capitaine au Panama
Il faut savoir qu’avant de s’attaquer à la ville de Panama en janvier 1671, le capitaine Henry Morgan s’en était déjà pris au pays lorsque ses corsaires ont débarqué à Portobelo pour dévaster la ville en 1668. La raison de cette invasion : un plan espagnol qui viserait la Jamaïque. Ce prétexte amena donc Henry Morgan à se diriger vers le point le plus renforcé de l’Empire espagnol. Située non loin de ce qui est aujourd’hui Panama City, Portobelo était pourtant protégée par plusieurs forteresses. Ce qui n’a pas empêché les centaines de boucaniers dirigés par Henry Morgan de lancer une attaque nocturne surprise.
Résultat : ils avaient pris le premier des forts pendant que le second était sur le point de tomber entre leurs mains. Le gouverneur du Panama à l’époque proposa alors aux assaillants de partir en échange d’une lourde rançon. Cette première action audacieuse du pirate gallois fera partie des moments forts de sa carrière de piraterie.
Panamá Viejo : nouvelle invasion du pirate Morgan en 1671
Tout semblait coïncider avec une prise de Panama au regard des nombreux métaux découverts dans des mines du Pérou qui avaient été envoyés au Panama, une des villes les plus riches et les plus prospères des Amériques, attirant alors la convoitise des pirates. De cette manière, la région était très bien gardée et fortifiée contre les éventuelles attaques de pirates – jusqu’à ce que les troupes du boucanier Morgan, regroupant pas moins de 1 200 flibustiers, ne débarquent à Panama avec une très grande capacité d’armement. Heureusement, le gouverneur espagnol avait bien anticipé la chose en chargeant tout l’or et l’argent sur des navires à destination de l’Espagne.
Pour sa nouvelle invasion en 1671 au Panama et comme à son habitude, le Gallois Henry Morgan recrutait facilement des centaines de pirates grâce à sa réputation de corsaire prospère. L’Histoire nous indique que Morgan est venu à Panamá Viejo pour la piller, mais il semblerait que cela n’ait pas été l’objectif principal de l’expédition. « Le pillage n’était pas le but, il faisait partie du scénario possible mais ce n’était pas l’objectif », indique l’enquêteur Vladimir Berrío-Lemm. Selon lui, les instructions données aux corsaires avaient pour but de prendre les villes en possession des Espagnols pour y faire régner l’autorité du roi d’Angleterre. Les ordres donnés aux capitaines comme Morgan étaient clairs mais leur donnaient également la liberté de ne pas les suivre, ce que Henry Morgan fit en attaquant le Panama.
En reálité, il avait pour ordre de conquérir Santiago à Cuba après avoir quitté l’île de la Tortue, l’une des colonies françaises. Il décida alors de changer de destination et mettre les voiles vers le Panama où le butin serait le plus avantageux. Il aurait déclaré : « Les instructions que j’avais n’incluaient pas Panama ».
Les pirates étaient autorisés à faire un pillage dit « contrôlé » en forçant les habitants à remettre aux corsaires toutes leurs richesses après la prise de la ville. D’après Berrío-Lemm, « l’ordre était de ne pas briser les choses ». C’était pourtant sans compter sur l’excès de cruauté de Henry Morgan pour que la ville se retrouve mise à sac et la population traumatisée.
Après avoir pris le contrôle de la ville, un incendie dévastateur s’est déclaré. Il aurait été ordonné par le gouverneur espagnol Juan Pérez de Guzmán afin d’empêcher le pillage total par les Anglais, préférant « perdre une ville, plutôt que de perdre l’empire ». Par conséquent, Panamá Viejo s’est retrouvé réduit en cendres. Raison pour laquelle la capitale a dû être reconstruite sur un nouveau site après le départ des pirates.
Comme nous l’apprend le passionnant livre Pirates of America du pirate français Alexandre Exquemelin, principale source sur la piraterie dans les Caraïbes au XVIIe siècle, l’expédition de Morgan au Panama illustre bien la recherche obsessionnelle du butin par les pirates. Et ce, même sous les cendres de la ville, ne cessant jamais de trouver des bijoux cachés par les Espagnols. D’ailleurs, au cours de la bataille, des cas de torture auraient existé afin de faire avouer aux capturés où se trouvaient leurs trésors. Ceci se serait également produit à Portobelo les jours qui suivirent le saccage complet de la ville.
L’événement historique du « sac de Panama » (bataille de Mata Asnillos), qui aura duré trois semaines, entre janvier et février 1671, et opposé les pirates commandés par Henry Morgan aux troupes espagnoles de la ville de Panama, se termina avec la victoire des pirates. Ils auraient emporté un butin estimé à plus de 100 000 livres sterling. Toutes ces richesses récoltées par les pirates seront réparties entre la Couronne anglaise, le chef de l’expédition et les hommes. Une attaque, ou plutôt une chasse au trésor, qui aura coûté la vie à 600 hommes de l’Empire espagnol en plus du pillage de Panamá Viejo, devenue aujourd’hui la partie restante de la vieille ville de Panama City.
A savoir
En capturant Panama, cet exploit victorieux sera cependant terni par la cruauté, pour le moins habituel, du capitaine Morgan et son équipage lors du saccage entier de la ville.
Sur les traces de la destruction de Panama
Après l’attaque de Panama, Henry Morgan décida de retourner en Jamaïque. Selon Berrío-Lemm, le flibustier gallois aurait renoncé à occuper la ville compte tenu de sa destruction totale. Il aurait même, avant de repartir, ordonné de finir le pillage de la ville pour payer l’expédition. Jugé en Angleterre où il est accueilli comme un héros, il est acquitté des accusations portées contre lui. Il est même récompensé en devenant gouverneur de la Jamaïque où il passera le reste de sa vie à lutter contre... la piraterie !
La vieille ville de Panama, Panamá Viejo, qui avait été fondée au nom de la Couronne espagnole en 1519, est devenue un site archéologique où l’on observe l’héritage laissé par ces violentes attaques de pirates. Un lieu notamment inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997 et regorgeant d’histoire.
Après le pillage de Panamá Viejo et l’incendie qui y suivit, les Espagnols prirent la décision de déplacer la ville dans une zone davantage protégée qui deviendra plus tard la ville actuelle de Panama City.
Parmi les lieux à visiter pour retracer l’histoire de l’attaque de Panama, vous pouvez très bien vous rendre à la tour de la cathédrale, d’une hauteur de 30 mètres, située en face de la Plaza Mayor. Vous trouverez également des vestiges de monuments religieux. Le musée du canal interocéanique situé dans le Casco Viejo vous expliquera, en plus de la construction du Canal de Panama, l’histoire de la piraterie au Panama (audioguide disponible en français). Un musée que nous recommandons aux voyageurs du Réseau Solidaire ToutPanama.