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Comment se caractérise la population du Panama ?

Panama est la terre d'accueil de nombreuses communautés différentes. Un métissage vertueux !

En bref : Le Panama est un pays multiculturel, avec tout juste 4,2 millions d’habitants, on ne dénombre pas moins de 7 communautés indigènes et un mélange ethnique formidable qui en fait toute sa force. Ce petit pays attire des personnes de tous les horizons, vous le constaterez rapidement en vous baladant dans la capitale Panama City.

Le Panama est une terre d'accueil et de passage de nombreuses communautés d’origines diverses. A l’image du pays, diverses nationalités cohabitent harmonieusement dans la capitale métropolitaine, Panama City. Le puzzle démographique panaméen en détail.


La diversité des populations au Panama


Le Panama compte environ 4 065 000 millions d’habitants  sur son territoire national de 75 500 km2, selon les données de la Banque mondiale. Près de 2 millions, c’est l’estimation du nombre d'habitants qui vivent dans la métropole Panama City, laquelle reste donc la zone la plus peuplée. La géographie escarpée du Panama a généré des zones de peuplement éparses. Une grande partie du territoire est quasiment inhabitée.

Historiquement, le Panama est un pays multiculturel qui depuis la colonisation connaît une croissance démographique, car il est constamment rejoint par des populations de différents continents, traditions et langues. La construction et le développement de l’économie autour du Canal a généré des flux d'immigration entraînant une augmentation de la population.

En 2010, 140 236 personnes nées à l’étranger vivaient à Panama. Cette estimation de chiffres sont contestées par certains qui estiment que le nombre d’étrangers aurait largement augmenté aujourd’hui. Le solde migratoire reste toutefois relativement faible (17%).

43% des étrangers présents sur le territoire panaméen sont originaires d’Amérique latine, principalement de Colombie et du Venezuela, qui connaît un grand flux de migration. 

Les communautés asiatique et d’Amérique centrale (République Dominicaine en particulier) représentent 15% des étrangers.

Les ressortissants d’Amérique du Nord (Etats-Unis), des îles des Caraïbes et d’Europe (Espagne principalement) se suivent autour de 10 %. 

Le pays compte une part infime de personnes en provenance d’Eurasie, d’Afrique et d’Océanie.

La majorité des étrangers vit à Ciudad de Panamá (Panama City) qui concentre la plus grande part du dynamisme économique du pays, la densité de population et le PIB les plus élevés.

Bon à savoir
Que ce soit dans la capitale cosmopolite ou dans le reste du pays, la mixité des populations n’est pas un problème, chaque communauté ayant sa place dans la démographie et un apport différent et bénéfique au développement national.


En 2017, le nombre de personnes issues des populations afrodescendantes représentait environs  1 200 000 habitants au Panama, une part de la population de 32% : particulièrement concentrée dans les région de Bocas et Colón.

La communauté afrodescendante au Panama est caractérisée par sa diversité culturelle et son histoire liée aux différents épisodes d’arrivées des populations d’origine africaine sur l’isthme de Panama. D’abord, à l’époque de la conquête et de la colonisation espagnole, des millions d’individus ont été réduits en esclavage et emmenés en bateau de l’Afrique au Panama. Ensuite, dans les années 1850, des afflux de migrants venus des Caraïbes et des Antilles sont venus porter main forte à la construction du chemin de fer qui relie les deux côtés du pays. La reconnaissance de la contribution des Afro-Panaméens au développement du pays et l’intégration de cette frange de la population, qui a beaucoup souffert de discrimination sociale, est assez récente.

La population panaméenne est à 80% catholique, mais le pays compte aussi une présence musulmane, orthodoxe, juive et hindoue sur son territoire. Tous se côtoient et coexistent sans problèmes. La tolérance est de mise puisqu’elle est imposée par la Constitution du pays.


Zoom sur les communautés indigènes


Le Panama est un pays qui compte encore sept communautés indigènes identifiées de taille qui ont conservé leurs valeurs et leurs modes de vie ruraux. Certaines ont réussi le pari d’allier modernité et tradition grâce au tourisme, notamment. D’autres sont plus isolées mais toutes perpétuent leur culture, leur langue et leurs coutumes bien ancrées.

Aujourd’hui, au Panama, 700 000 personnes sont issues des communautés indigènes. Les trois plus grands groupes sont les Ngöbe-Buglé, Emberá-Wounaan et les Gunas (Kunas). Bien qu’elles gardent des liens avec les aires urbaines pour vendre leur artisanat et effectuer certains achats, toutes sont des sociétés rurales dont le mode de vie n’aspire pas à une telle organisation.

Il est possible de rendre visite à chacune de ses communautés, des petits secrets transmis dans le Réseau Solidaire en briefing Chez Marc.


San Blas - Guna Yala


Les Gunas sont 80 526 et constituent le deuxième groupe indigène du pays. L’archipel de Guna Yala est doté de près de 400 îles à proximité de la côte panaméenne dont 28 sont peuplées. Deux communautés kunas se situent sur le continent dans les cantons de Madungadí et Wargandí qui leur ont été attribués et huit sur la côte et les îles.

Aujourd"hui sédentarisés sur cette parcelle du territoire San Blas, les communautés gunas étaient autrefois nomades et migraient tous les 10 à 20 ans. Le peuple guna est historiquement autonome et indépendant, cette fierté se reflète dans les rapports distants qu’ils tissent avec les voyageurs qui viennent leur rendre visite. 

Les femmes kunas se vêtent d’habits particuliers aux motifs très colorés et portent des bijoux en or sur leur visage et autour de leurs pieds et bras. Le tissage des « molas » est leur spécialité. Vous pouvez vous procurer leur artisanat tant en territoire kuna que dans les marchés du pays. Leurs ressources économiques proviennent principalement de la culture des noix de coco, du tourisme et de la pêche. Certains travaillent dans la zone du Canal de Panama et les bananeraies pour compléter les revenus.

Emberá-Wounaan


Les Emberá et les Wounaan sont deux peuples culturellement similaires mais qui possèdent chacun leur propre langue. A eux deux, ils comptent entre 30 000  et 40 000 personnes et constituent la communauté du Chocoe. Les Wounaan représentent un quart de cette population. Ils résident en petits groupes dans la comarque à leur nom située dans la province du Darién. Les anthropologues identifient leur origine de l’autre côté de la frontière, dans la région de Chocó en Colombie. Ils vivent aujourd’hui de la pêche et de l’agriculture. Ils ont peu à peu initié une migration le long du fleuve Chagres pour développer des activités de pêche jusqu’à l’embouchure du Canal de Panama.


La lisière du parc national Chagres constitue la limite de leurs activités. Certains travaillent également dans les plantations de maïs et de riz à proximité. Leur autonomie politique a été mise à mal par les grandes firmes sud-américaine d’exploitation du bois et les défenseurs de la Panaméricaine qui relie le Panama et la Colombie. Ils sont également réputés pour leur artisanat à partir de matériaux naturels : feuilles et graines de palmier ou de cocobolo, teinture et tatouages à base de fruits.

Ngöbe-Buglé


Les Ngöbe-Buglé sont deux groupes indigènes aux cultures proches assimilés pour constituer le plus grand de Panama. Il compte entre 200 000 et 300 000 personnes réparties sur tout le territoire mais principalement dans les provinces de Chiriquí, Veraguas et Bocas del Toro, sur un territoire (« comarque ») qui leur a été assigné en 1977. On trouve également une toute petite partie d’entre eux au Costa Rica, la frontière ayant divisé leur territoire entre les deux pays.


Ils portaient autrefois le nom de Guayamí. C’est un peuple qui est politiquement autonome : ils sont représentés au sein du gouvernement. Ils ont maintenus une culture forte à travers leurs coutumes et leur artisanat : les « naguas », des robes tissées à la main, et les « chacaras », des sacs tissés à base de fibre de plantes. Autrement, ils vivent de l’agriculture de subsistance, produisent de manière traditionnelle du maïs du riz, des bananes et du manioc. Certains participent également à la récolte du café dans la région de Boquete.

Récemment, ils ont mené plusieurs actions de résistance contre les grands projets infrastructurels du gouvernement comme la construction du barrage hydroélectrique de Barro Blanco.

Les autres communautés moins connues


D’autres communautés de plus petite taille ou de traditions moins ancrées habitent au Panama. 

Les Naso ou Teribe se trouvent le long du fleuve Teribe dans la région de Bocas del Toro. Leur particularité réside dans leur système politique : c’est l’un des derniers groupes indigènes à être gouvernés par une monarchie traditionnelle, reconnue par le gouvernement du Panama. Il sont environs un millier mais la perpétuité de leur culture est mise à mal par le départ des jeunes vers la capitale, l’ingérence touristique dans la zone du parc international de La Amistad et le barrage hydroélectrique sur le fleuve Teribe. 

Les indigènes Bribri vivent également dans la zone de Bocas del Toro, ainsi que de l’autre côté de la frontière, au Costa Rica. La plupart des foyers Bribri n’ont pas l’électricité et ils puisent l’eau directement à la source. Ils survivent grâce à leur agriculture, chasse et pêche. Ils sont un peu isolés des services de santé et éducatifs mais ont conservé leurs traditions sans mal. Les femmes ont un rôle important car elles héritent des terres, dominent la création des clans et sont les seules à pouvoir préparer la boisson sacrée à base de cacao. La production de chocolat biologique représente une source de revenus non négligeables.

Les Bokata sont moins d’un milliers, ils vivent entre Bocas del Toro et Veraguas. De mieux en mieux intégrés, leurs coutumes s’estompent peu à peu.

Le Panama, une terre contrastée et multiculturelle à découvrir lors de votre voyage.